vendredi 11 décembre 2009

Un cours « d’accommodement 101 »

Article de la Voix de l'Est de ce vendredi 11 décembre 2009 :
La sociologue Joëlle Quérin rebaptiserait « accommodement 101 », le cours d'éthique et culture religieuse (ÉCR) offert aux élèves du primaire et du secondaire. Endoctrinement une génération est l'unique but de ce cours qui devrait être aboli, selon la chercheuse.

« Le but, c'est de l'abolir, considère celle qui a analysé le contenu du cours ÉCR pour l’Institut de recherches sur le Québec. Permettre aux parents qui le désirent de retirer leur enfant de ce cours n'évitera pas l'endoctrinement. Il faut remplacer ce cours par du français, par exemple. »

L'auteure de plusieurs articles sur la question du multiculturalisme et des accommodements raisonnables au Québec qualifie « de sans contenu », ce cours imposé à tous les élèves de la 1re année du primaire à la cinquième année du secondaire depuis septembre 2008. « L'objectif n'est pas qu'ils connaissent les religions, mais qu'ils les respectent, constate-t-elle. C'est de la répétition jusqu'à ce que ça leur entre dans la tête. Ce n'est pas obligatoire dans le programme d'apprendre les religions en détail. »

Les professeurs doivent seulement s'assurer que les élèves soient accommodants à la fin du programme, poursuit celle qui effectue un doctorat en sociologie à l'UQAM. Pour Mme Quérin, il ne fait aucun doute que le gouvernement du Québec a conçu ce cours pour ne plus se heurter à des chicanes sur les accommodements raisonnables. Une burka, un niqad ou le kirpan doivent devenir des symboles familiers pour les enfants du Québec, selon la sociologue. « Dans l'un des manuels utilisés pour le cours, il y a une photo prise à la rentrée scolaire d'un professeur entouré de trois élèves, dont l'une porte un niqad (un voile qui ne permet de voir que les yeux), donne pour exemple la chercheuse. Il est toujours question des pratiques alimentaires et vestimentaires, deux choses qui sont toujours matière à des accommodements raisonnables. »

La sociologue considère même que ce cours puisse donner du fil à retorde aux parents. « Dans le manuel de première secondaire, il y a l'image d'une jeune fille gothique. On mentionne que cette tenue vestimentaire permet à la jeune fille de s'exprimer, relate Mme Quérin. Imaginez un parent qui dit à sa fille de ne pas s'habiller ainsi. Dans le cours ECR, ça dit que c'est un moyen de s'exprimer" lui répondra-t-elle. »

Cette dernière a aussi vu dans un manuel du 1er cycle du primaire, un exercice qui apprend aux jeunes à faire la file devant le taille-crayon s'il y a d'autres compagnons devant eux. « Est-ce qu'on a besoin d'un cours pour ça ? », s'interroge-t-elle.

Joëlle Quérin est catégorique, ses lectures du programme ministériel d'ÉCR et celle des écrits des rédacteurs de ce cours lui font dire que le but recherché "est que tous les enfants adoptent une opinion commune, lance-t-elle. Il n'est pas question de développer l'esprit critique. Il faut que tout le monde se taise et accepte."

La [ex-] présidente de la Coalition pour la liberté en Éducation, la Granbyenne, Marie-Josée Croteau [le nouveau président de la CLÉ est Sylvain Lamontagne], qui milite pour l'abolition du cours [en fait, le libre choix], ne cache pas que cette étude fournira des munitions à l'organisation qu'elle préside. « C'est intéressant qu'il y ait des intellectuels qui s'intéressent au sujet, soutient-elle. Ça va brasser les gens. »

Quant à Denis Waters, qui a présidé l'ensemble des travaux ayant mené à la rédaction du cours d’ÉCR, les propos de Mme Quérin sont injustifiés. « Dans ses propos, je ne reconnais pas le programme déplore-t-il. Il n'est nullement question d'accommodements raisonnables, sauf peut-être en secondaire IV et V, où la question de la tolérance est abordée. »
M. Watters ne semble pas avoir suivi : les exemples donnés par Mme Quérin portent sur des années antérieures.






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1 commentaire:

Romanus a dit…

Denis Waters n'a pas intérêt a comprendre les propos de Mme Quérin... en anglais, on appelle ca 'playing dumb'... ou encore, 'stonewalling'. Mais dans le cas de Denis Waters je crois que la première expression est la plus appropriée.